Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la transition écologique ?
Mon grand-père a été le 1er directeur des parcs naturels régionaux de France, ma mère est agricultrice. Je baigne dans l’écologie et la protection de l’environnement depuis bien avant que cela prenne l’appellation « Transition écologique ». Pour ma part, je suis en colère quand je tombe sur des dépôts sauvages, je suis en colère quand on jette des affaires qui peuvent encore servir. Et plutôt que de rester en colère et de me plaindre, je préfère agir, à mon échelle.

Et concrètement vous faites quoi ?
En plus d’être membre d’une demi-douzaine d’associations de protection de l’environnement, j’ai monté avec REVIS, une recyclerie associative à Liebvillers, entre Montbéliard et Morteau : tout y est gratuit sous réserve d’adhésion à l’association. On peut y déposer des affaires et en prendre : vêtements, vaisselle, livres, cd, puériculture, jeux et jouets… Le tout dans un esprit convivial et bon enfant une fois par mois. Nous participons aussi à des nettoyages de décharges sauvages. Nous avons enfin créé 2 expositions de sensibilisation de plus de 100 m2 chacune : une dédiée aux décharges sauvages et l’autre dédiée à la démarche zéro déchet. Toute structure peut nous demander un devis pour une location de nos expositions et des animations autour de ces différents thèmes.

Le souvenir d’une victoire ou d’un découragement qui vous a marqué ?
En 2015, lorsque nous avons monté l’association, j’ai voulu, comme un défi, aller recenser les décharges sauvages encore actives dans le secteur de Saint-Hippolyte. Ce que nous avons trouvé était au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Vraiment, en 2015, encore autant de décharges actives, sur des terrains municipaux bien souvent, cela dénotait, a minima, une sorte de tolérance locale face à ce fléau. En luttant contre ces atteintes faites à l’environnement, on ne se fait malheureusement pas que des amis. Localement, être taxée d' »écolo » est une insulte. Au départ de l’aventure, quand nous sommes allés voir les élus locaux, leur credo était « On veut bien vous aider, mais on n’a ni argent, ni locaux. » Malgré ça, 5 ans plus tard, l’association REVIS tourne à 150 membres adhérents par an environ, une dizaine de membres actifs, deux expositions vues par des milliers de personnes dans la région. Bref, le public est au rendez-vous, on continue !

Que diriez-vous à ceux qui hésitent encore ?
Éteignez votre télé. Ne tolérez plus les publicités. Et venez nous aider 🙂

Un rêve particulier concernant la transition écologique en Bourgogne-Franche-Comté ?
Que chacun localement prenne position pour que les « écolos » ne soient plus, comme aujourd’hui, des parias de leur village. Aujourd’hui, lutter contre une décharge sauvage dans son village, c’est être mis de côté par la majorité de la population locale. Ce n’est pas normal. Il faut que les regards changent, que la faute soit bien mise du bon côté, celui des pollueurs et non l’inverse. Et quoi que vous en pensiez, il y a un sacré boulot à faire de ce côté là dans les villages ruraux !

Une bonne idée à partager ?
Acheter d’occasion aujourd’hui dans les recycleries permet de faire de sacrés économies, pourquoi s’en priver ?

Un chiffre clé, en lien avec votre action, qui illustre le problème.

25 : c’est le nombre de décharges sauvages que nous avons repérées dans un périmètre restreint autour de Saint-Hippolyte lors de notre recensement en 2015

Un chiffre clé, en lien avec votre action, qui illustre la solution.

25 000 : c’est le nombre de personnes qui ont déjà visité une de nos expositions et ont donc été sensibilisées, soit à la problématique des décharges sauvages ou à la démarche zéro déchet.