Les premiers axes forts. La concertation sur la stratégie de mandat est un point de départ et non une fin en soi. Elle marque le début d’un processus, qui a vocation à se poursuivre tout au long du mandat. A ce stade, il est d’ores et déjà possible de dégager un certain nombre d’axes forts.
La force de l’identité régionale : l’attachement des habitants à leur territoire
Les habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont déjà attachés à leur nouvelle région. Mais les Bourguignons sont d’abord de Bourgogne et les Francs-Comtois restent de Franche-Comté avant d’être de Bourgogne-Franche-Comté. Néanmoins, la grande région imprègne progressivement les esprits. Cette force de l’identité régionale constitue un atout majeur. Elle s’appuie sur une histoire et dessine les contours d’un avenir commun. Il existe manifestement une envie commune pour construire quelque chose d’inédit à cette échelle nouvelle. Mais l’attachement des habitants de la région tient plus au territoire qu’à l’institution régionale, vis-à-vis de laquelle ils expriment encore, majoritairement, un sentiment d’éloignement.
Et c’est là le principal défi démocratique lancé à la nouvelle région : fonder l’institution sur la force de l’attachement des habitants à leur territoire et favoriser l’envie de participer à une nouvelle aventure collective.
Les premières initiatives de la région en matière de participation et de citoyenneté ont été appréciées. Mais, elles suscitent des attentes et des exigences. Les citoyens et les acteurs de terrain sont prêts à s’engager. Ils en ont même une forte envie. A condition que la participation ne soit pas perçue comme un alibi de communication et qu’elle débouche sur une véritable action commune. Il conviendra donc de revenir régulièrement vers eux pour expliquer ce qui a pu être fait, ce qui n’a pas pu l’être. Ils sont prêts à l’entendre pour peu qu’on prenne le temps du débat.
Un enjeu clé : la cohésion de la nouvelle région
La cohésion des habitants est véritablement un point d’ancrage. Cohésion territoriale d’abord, au sein d’un espace plus vaste que certains Etats européens, mais peu dense et menacé de tensions centrifuges ou de phénomènes de marginalisation. Cette crainte est particulièrement présente aux franges de la nouvelle région, par ailleurs soumises à d’autres attractions concurrentes au profit des régions voisines. Mais elle se ressent également dans des territoires plus centraux. Car le sentiment de relégation touche aussi certains espaces ruraux ou urbains, pourtant situés à proximité des principaux pôles urbains de la nouvelle région.
L’enjeu de cohésion, territoriale et sociale, est donc une préoccupation centrale pour les habitants et les acteurs de terrain. Il renvoie aussi bien aux politiques publiques liées à l’aménagement du territoire et aux mobilités, et donc aux solidarités territoriales, qu’à celles liées à la culture, à l’économie sociale et solidaire, au sport et plus largement à la fraternité et au vivre ensemble. L’exigence de proximité et de présence territoriale de la région est particulièrement forte. La Bourgogne-Franche-Comté doit paradoxalement être plus grande et plus proche à la fois. Ce défi organisationnel sera au cœur du projet politique et du projet d’administration.
Une volonté commune : une région ouverte sur le monde
Les habitants et les acteurs sont loin d’avoir la vision d’une nouvelle région repliée sur elle-même. Bien au contraire, ils l’imaginent débordante d’énergie, capable de tirer vers le haut l’attractivité du territoire et d’encourager son rayonnement international. C’est particulièrement le cas pour les acteurs économiques, qui considèrent la nouvelle échelle de la Bourgogne-Franche-Comté comme un accélérateur des mutations économiques, comme une opportunité pour conquérir de nouveaux marchés internationaux. C’est aussi vrai des professionnels du tourisme, qui voient tout l’intérêt de capitaliser sur la notoriété de chaque territoire de cette nouvelle région pour construire une offre commune encore plus attractive.
Les premiers axes forts