Qu’est-ce qui vous a poussé vous intéresser à la transition écologique ?
La mairie de Lormes est une collectivité de la Communauté de Communes Morvan Sommets et Grands Lacs, qui se trouve au cœur du Morvan. En 2016, la commune de Lormes profite du lancement de l’appel à projet « Villages du futur », à l’initiative du Pays Nivernais Morvan pour entamer une démarche de redynamisation durable de son centre-ville et lance de nombreux projets en lien avec le développement durable. Nous avons proposé notre projet d’hippomobilité pour le festival des solutions écologiques, mais la commune a de nombreux projets en ce sens.

La Transition écologique vous êtes tombé dedans comment ? et quand ?
Pour redynamiser son territoire, la commune formule 10 objectifs dont « se mettre au vert ». L’idée est de conduire les futurs projets de la ville en y intégrant de manière systématique les problématiques environnementales. Ceci passe par des actions telles que la mise en place d’un poulailler municipal, d’un rucher pédagogique, la gestion durable de la forêt etc. mais aussi à travers de fortes actions de sensibilisation auprès des habitants (préservation de l’environnement, de la biodiversité, de l’eau…).

Et concrètement vous faites quoi ?
Plusieurs projets sont déjà en place :

• L’hippomobilité : la ville veut faire découvrir les moyens de transport doux au cœur de la ville à travers le transport en calèche. Ce mode de transport est en place lors des marchés estivaux afin de réduire le nombre de voiture dans le bourg. En partenariat avec un cocher local, la mairie propose des navettes gratuites reliant le bourg au principaux points de la ville (Etang du Goulot, supermarché, ESAT, hôpital …). En 2021, l’objectif est d’étendre ce moyen de transport aux élèves de l’école maternelle qui se rendent à la cantine en bus (1,5 km qui se fait actuellement en bus).
• L’éco pâturage : en partenariat avec un berger du Morvan, la ville de Lormes fait entretenir une partie de ses espaces verts par des moutons afin d’éviter l’utilisation d’énergie fossile.
• Le développement des circuits courts : un drive fermier a été mis en place pendant le confinement pour permettre aux habitants de profiter des produits locaux plus facilement. Les marchés de Pays ont lieu deux fois par mois et permettent de créer un véritable lien entre producteur et consommateur. Enfin, l’objectif est d’accompagner les établissements à proposer des produits locaux dans les menus en restauration collective.
• Zéro pesticide : depuis 2015, le service technique n’utilise plus du tout de produits phytosanitaires dans les espaces publics.

D’autres sont à l’étude et vont bientôt aboutir :

• La réduction des bios déchets à l’aide de poules : les établissements de la commune ayant un service de restauration collective réfléchissent à mettre en place des poulaillers pour réduire les déchets de cuisine et le gaspillage alimentaire. Ce projet a une dimension environnementale bien-sûr, mais aussi sociale dans les établissements tels que l’EHPAD, le Collège et l’ESAT.
• L’introduction de pollinisateurs dans l’espace public : la commune met en place, en partenariat avec un apiculteur du canton, un rucher pédagogique pour sensibiliser les habitants au rôle des abeilles pour l’environnement et pour notre alimentation. Des actions de sensibilisation sont prévues dans les établissements scolaires de la ville.
• La préservation de l’eau : une citerne de 20 m3 sera installée aux ateliers municipaux pour récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage des fleurs de la ville et le nettoyage du matériel municipal (qui se fait actuellement avec de l’eau potable).
• Zéro plastique : l’idée est de réduire la consommation globale de plastique trop peu recyclé après : un guide pour réduire le plastique au bureau, lors des événements et chez soi a été rédigé dans cet objectif.

Votre plus belle victoire ?
Ce qui est intéressant avec les projets s’inscrivant dans la transition écologique est de voir évoluer les mentalités, les comportements des habitants. Nos projets sont accueillis avec de plus de plus d’enthousiasme et les habitants nous encouragent dans cette voie. Le dernier commentaire de l’un de nos habitants sur notre page Facebook qui annonçait le lancement de la navette hippomobile « cette ville c’est de la balle » !

Un découragement que vous n’oublierez pas ?
Changer les comportements et les idées des habitants prend du temps et il y a toujours des personnes réticentes mais il ne faut pas se décourager et continuer d’avancer. Longtemps, les habitants n’ont pas compris pourquoi les agents techniques ne désherbaient plus le cimetière, ils disaient que l’espace était sale. Aujourd’hui ils conçoivent que c’est un geste écologique et que les mauvaises herbes ne gênent en rien dans cet espace.

Que diriez-vous à ceux qui hésitent encore ?
« Qui ne tente rien, n’a rien ! ». Il ne faut pas se décourager et avancer dans ses projets. Le tout est de bien communiquer et d’être cohérent. C’est en se lançant des défis que nous faisons bouger les lignes !

Qu’est-ce que ça vous apporte au quotidien ?
A travers ces projets de développement durable, l’image de la commune évolue de manière très positive : les habitants s’intéressent à ces démarches, et souhaitent de plus en plus s’installer dans notre commune. Le territoire devient de plus en plus attractif.

Que voulez-vous dire aux citoyens qui vont vous écouter ?
De s’investir à nos côtés dans ces projets ! Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés car la transition écologique est très importante à notre époque, il est grand temps de prendre en compte la préservation de l’environnement, tant à l’échelle communale que chez soi. En utilisant les poules pour réduire les déchets par exemple, la mairie montre aux habitants que c’est possible et que ce n’est pas très compliqué de le faire à leur échelle également. De même, pour le récupérateur d’eau, les citoyens peuvent facilement mettre ce type de système en place chez eux. La commune sert de vitrine pour les solutions écologiques en espérant convaincre certains foyers de les suivre le mouvement.

Un rêve particulier concernant la Transition écologique en Bourgogne-Franche-Comté ?
Approvisionner les cantines collectives (écoles, collèges, ESAT, EHPAD, hôpital etc.) en produits locaux voire régionaux à 100%. Ce genre de projet est très difficile à mettre en place à petite échelle. Il faut augmenter l’offre en produits locaux, changer la façon de cuisiner des chefs, peut être augmenter le budget alimentation des établissements…

Un chiffre clé en lien avec votre action représentant le problème et un chiffre clé représentant la solution.
33 km : c’est la distance que parcourt le bus scolaire tous les jours pour transporter les enfants sur 3 km entre l’école et la cantine.
– 60% : c’est le pourcentage d’émission de gaz à effet de serre en moins si on passe d’un bus à une calèche pour ce même trajet entre l’école et la cantine