Engagement #24

Renforcer les liens qui nous unissent grâce à la culture et faire émerger une nouvelle identité commune

Notre région renforce et amplifie sa politique culturelle. Tous les habitants doivent pouvoir accéder facilement à la plus large offre culturelle possible ! »

Les deux anciennes régions avaient identifié la culture comme un domaine essentiel de leurs politiques publiques. Elle est en effet au coeur de plusieurs enjeux : l’attractivité, l’aménagement des territoires, et surtout au fondement de l’accomplissement personnel, intellectuel et social des citoyens.

A travers leur politique culturelle, les deux régions poursuivaient des objectifs communs :

  • rendre la culture accessible à tous, en particulier aux jeunes ;
  • accompagner la création artistique et l’émergence des talents ;
  • assurer la vitalité de la diffusion artistique et des sites patrimoniaux ;
  • appuyer l’innovation, accompagner et conseiller les acteurs artistiques.

Selon les domaines, les modalités d’intervention pouvaient cependant différer :

  • En matière d’inventaire et de patrimoine (religieux, industriel, architectural, intellectuel…), les dispositifs étaient similaires pour les sites majeurs mais plus nuancés concernant le soutien au patrimoine de territoire. Côté Franche-Comté, on pouvait identifier des dispositifs de soutien aux chantiers patrimoniaux (archéologiques, de bénévoles ou d’insertion) et au patrimoine écrit, alors qu’en Bourgogne existait un dispositif d’aide au patrimoine ethnographique et industriel.
  • Le soutien aux musées passait dans les deux régions par un fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM).
  • Concernant le livre et la lecture publique, les dispositifs étaient assez proches, avec des aides à la diffusion (festivals), des aides à l’édition et un fort soutien aux centres régionaux du livre (CRL).
  • Le spectacle vivant est un des domaines où les aides aux structures de diffusion et de production connaissaient de fortes différences dans les montants comme dans les modalités d’accompagnement. Un soutien important pour les lieux ressources dits intermédiaires était activé en Bourgogne. De même, les aides au fonctionnement des compagnies et ensembles artistiques connaissaient des montants disparates, tandis que le soutien aux festivals s’appuyait sur des critères proches mais avec des montants assez différents. Concernant le soutien aux réseaux, la Bourgogne a initié deux dispositifs d’accompagnement (les Arts publics et Affluences) et soutient le réseau Quint’Est (comme la Franche-Comté). La Franche-Comté a par ailleurs rejoint le GIP Cafés Cultures, depuis intégré par la grande région. La Bourgogne-Franche-Comté dispose, aussi, en régie d’un pôle d’art vocal de renommée internationale, la Cité de la Voix, à Vézelay, qui héberge en résidence permanente le chœur Arsys et organise les Rencontres musicales de Vézelay.
  • Les deux ex-régions soutenaient la formation des professionnels du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel : COT porté par la formation en Bourgogne et convention AFDAS portée par la culture en Franche-Comté.
  • En termes d’arts plastiques, les deux ex-régions comptaient chacune un FRAC, soutenu selon des modalités différentes : le FRAC Franche-Comté, en régie autonome personnalisée, celui de Bourgogne, sous statut associatif et présentant d’importantes fragilités.
  • Le cinéma et l’audiovisuel sont un autre domaine de disparités. Pour l’aide à la production et à la diffusion, un fonds d’aide à la production conséquent en Bourgogne (convention avec le CNC) générait d’importantes retombées économiques et touristiques, tandis que la Franche-Comté soutenait les sociétés de production locales (aide aux projets groupés, aide à l’innovation et aide aux réalisateurs émergents). Les aides aux festivals régionaux étaient similaires.
  • Trois conservatoires à rayonnement régional (Dijon, Chalon et Besançon) sont soutenus, selon des modalités propres. La Bourgogne soutenait en outre le Pôle d’enseignement supérieur de la musique (PESM) par l’intermédiaire de l’enseignement supérieur.
  • Des dispositifs d’éducation artistique et culturelle (EAC) sont pilotés par la région avec l’appui de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et du rectorat (programmes auxquels candidatent des établissements), dans le domaine du cinéma dans les deux régions et du théâtre, de la musique actuelle, des arts plastiques et du patrimoine en Franche-Comté. Ces dispositifs étaient portés en Franche-Comté par la politique jeunesse et en Bourgogne par la politique éducation.

L’article 28 de la loi NOTRe confirme la clause générale de compétence partagée pour la culture. La conférence territoriale de l’action publique (CTAP) confère à la région, pour ces compétences partagées (comme pour le sport et le tourisme), une responsabilité liée à la coordination sur le territoire. Il est ainsi pertinent que soit initiée, dans le cadre de la mise en oeuvre de la CTAP, une instance de concertation dédiée à la culture.

Près de 200 acteurs venus de toute la région ont participé en début de mandat à l’atelier participatif consacré à la culture. Ils ont échangé autour de trois questions clés :

  • Comment favoriser la dynamique de création à l’échelle de la nouvelle région ?
  • Quel aménagement culturel du territoire ?
  • Comment favoriser l’égalité d’accès à la culture ?

Parmi les propositions et besoins exprimés, on peut retenir :

  • un intérêt fort pour continuer à faire émerger des problématiques et des solutions transversales, en parallèle à des travaux par filière ;
  • le renforcement du rôle de la région comme ressource et conseil pour les acteurs culturels (par exemple l’accompagnement des acteurs au montage de projets européens) ;
  • un accompagnement en termes de structuration (notamment la mise en place d’outils comme un annuaire des acteurs culturels ou des lieux de résidence, ou encore une aide pour mieux mutualiser les matériels de spectacle) ;
  • une demande de conventionnements transparents et éventuellement pluriannuels, afin de favoriser une visibilité à moyen terme ;
  • une volonté de favoriser la mobilité des artistes à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de la région.

Renforcer le soutien au spectacle vivant comme élément fondateur de l’identité commune et du rayonnement de la nouvelle région

Parce que la culture est un des principaux ferments du vivre ensemble, parce qu’elle est aussi un élément qui permet de forger une identité régionale et parce qu’elle favorise le rayonnement et l’attractivité du territoire régional, la politique culturelle sera non seulement soutenue mais renforcée.

Dès 2017, une hausse substantielle du budget consacré au spectacle vivant permettra de soutenir les artistes, les compagnies et les lieux de diffusion qui maillent le territoire de la Bourgogne-Franche-Comté. Visant autant la diffusion que la création et la production, cette augmentation permettra de renforcer l’offre de spectacles, mais aussi de participer au maintien sur le territoire de métiers, de savoir-faire et de talents que la conjoncture économique met parfois en péril.

Quatre types de structures fonderont ce nouveau dispositif : labels nationaux, structures de diffusion, structures en résidence, lieux municipaux et associatifs. Des participations financières supplémentaires dédiées au projet d’Orchestre Bourgogne-Franche-Comté, à l’Opéra de Dijon et à la Cité de la Voix de Vézelay seront mises en place dans le cadre d’un schéma régional de la musique afin de veiller à ce que l’offre culturelle soit équilibrée sur le territoire. L’appui financier aux conservatoires à rayonnement régional sera harmonisé dans un souci d’équité et de transparence.

Un orchestre national et un opéra national en région

Le budget consacré à la musique sera progressivement renforcé afin de permettre la création d’un orchestre symphonique national en région. Il aura vocation à être labellisé au niveau national, parallèlement à la démarche de labellisation nationale de l’Opéra de Dijon. Cette montée en puissance de l’offre musicale sera accompagnée d’exigences de diffusion accrues : elle ne devra pas se limiter aux plus grands pôles urbains et être mieux partagée sur tout le territoire.

Généraliser les actions de médiation et d’éducation artistique et culturelle pour poursuivre la conquête de nouveaux publics et ouvrir la culture au plus grand nombre

Si la culture doit être plus présente, elle doit être aussi mieux partagée. La Bourgogne-Franche-Comté sera très attentive à la question de l’accessibilité à tous les publics, en particulier aux plus jeunes. Dès le budget 2017, les actions de médiation seront renforcées en direction des lycéens à travers l’éducation artistique et culturelle (EAC). Elles permettront d’étendre les dispositifs déjà en place en Franche-Comté : éducation au cinéma, à l’art contemporain, à la musique, au patrimoine, etc. Ces actions d’éducation artistique feront partager la culture comme lieu d’enrichissement personnel mais également comme un espace citoyen de découverte et d’ouverture au monde, aux valeurs de la République, aux valeurs humanistes.

Promouvoir la culture sur tous les territoires de la nouvelle région

La Bourgogne-Franche-Comté doit renforcer et promouvoir son identité propre et sa singularité, en particulier la place importante qu’y tient la ruralité, encore trop souvent éloignée des offres culturelles.Cet axe fera l’objet d’un nouvel appel à projets spécifique en direction des territoires culturels.

Soutenir la filière du livre

Le livre, objet porteur de plaisir autant que de savoir, est le symbole même de la culture. Le soutien au secteur se traduira d’abord par le rapprochement nécessaire des structures consacrées aux professionnels du livre (édition, librairie) pour en renforcer la pertinence et l’efficacité. En parallèle, un nouveau projet pourra fédérer des acteurs et des manifestations déjà présents sur le territoire : Cité et Festival du Mot à La Charité-sur-Loire, Livres en boucle à Besançon, festival des Petites Fugues en Franche-Comté…

La création d’un Pass culturel

Ce Pass aura vocation à promouvoir le territoire régional dans sa diversité tout en renforçant le partage d’une identité commune. Il s’appuiera en premier lieu sur les sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Une communication partagée permettra aux sites de faire leur promotion mutuelle.

Conforter les dispositifs culturels

Les autres dispositifs culturels seront confortés. Le soutien aux sites patrimoniaux majeurs et aux musées se poursuivra dans le cadre des dispositifs existants. Pour le cinéma, l’aide à la production et le bureau d’accueil des tournages ont, d’ores et déjà, été étendus à la Bourgogne-Franche-Comté. L’appui régional en faveur des arts plastiques se matérialisera par un travail de rapprochement des deux FRAC, à budget consolidé constant, et par un soutien aux autres acteurs structurants. Enfin, en matière de gouvernance, les structures ressources de niveau régional seront accompagnées dans leur mise en synergie et leur rapprochement.

Instituer un pacte culturel

Pour porter collectivement l’ensemble de cette politique ambitieuse, des instances de concertation permanentes seront élaborées. Elles donneront la parole à l’ensemble des acteurs culturels. La coopération se traduira, par ailleurs, par un pacte culturel entre la région, l’Etat et les collectivités. L’engagement de chacun à conforter les moyens alloués aux acteurs culturels sera contractualisé.

Un appel à projets en faveur des territoires culturels

Afin de promouvoir la découverte culturelle en milieu rural notamment, un nouvel événement culturel sera créé, avec un budget dédié. Il prendra la forme d’un appel à projets soumis aux critères suivants :

  • valoriser le territoire labellisé, en mettant en avant les acteurs qui l’animent au quotidien ;
  • favoriser les échanges avec les acteurs culturels de l’ensemble du territoire régional.

Les enjeux ? Renforcer la connaissance réciproque des compétences et des talents et faire des territoires le lieu d’une culture dynamique et innovante. Ce dispositif devra aussi favoriser l’émergence d’une nouvelle identité propre à tous
les citoyens de la Bourgogne-Franche-Comté.

4 contributions

PUSARD Philippe

La culture, oui, mais en période de disette financière, je suis surpris des choix en terme de budget.
26,6 MEuro pour la culture contre seulement 3,8 MEuro pour la santé et 6,3 MEuro pour la jeunesse, je ne suis pas certain que ces choix correspondent aux souhaits de la majorité des citoyens.

WALTER

Bonjour,
je ne peux que souscrire à vos ambitions culturelles mais je constate que plus de deux ans après la fusion, les dispositifs d'aides aux artistes restent différents selon son origine géographique, créant des discriminations selon que l'on soit bourguignon ou franc-comtois. Un temps d'adaptation est tout à fait compréhensible, mais deux ans, ce n'est plus raisonnable. Faudra-t-il attendre la fin du mandat pour que bourguignon et franc-comtois bénéficient des mêmes soutiens ?

Soddu roger

Vous parlez culture mais pourquoi n'aidez vous pas les artistes (groupes, associations...) amateurs qui apportent beaucoup à la culture en milieu rural? Car sans eux nombre de personnes n'auraient pas accès à la culture....Il faut choisir soit favoriser les artistes et c'est louable ,soit favoriser la culture en milieu rural.

Brigitte BAIN

réaménager les villes, les quartiers, les campagnes pour que le vivre ensemble soit davantage possible et sensibiliser à l’engagement de chacun, mettre la région au cœur de la vie quotidienne

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