2,8 millions d’habitants répartis sur la 5e superficie régionale de France
La Bourgogne-Franche-Comté est une terre de paradoxes. Elle est l’une des régions françaises les plus étendues (9 % du territoire métropolitain) et l’une des moins peuplées avec 2,8 millions d’habitants (4,2 % de la population française). Depuis 1999, elle enregistre le plus faible rythme de croissance de population des régions françaises : + 0,25 % par an, contre + 0,62 % pour la moyenne nationale. Cette faible croissance repose uniquement sur le solde naturel, le solde migratoire étant nul. Dans le même temps, en 2012, la part des moins de 25 ans atteignait 28,9 % de la population régionale totale, contre 30,4 % en moyenne pour la France métropolitaine. Le nombre de jeunes (18-30 ans) diminuait dans la région à hauteur de – 0,8 % par an, entre 2007 et 2012, soit presque trois fois plus qu’au niveau national. En cause, notamment, l’attractivité universitaire d’autres régions et la concurrence de grandes métropoles relativement proches (Paris, Lyon, Strasbourg). La région présente, par ailleurs, une pyramide des âges similaire à celle de la population métropolitaine, avec un taux de personnes âgées de plus de 75 ans autour de 10 %, soit un point de plus que la moyenne nationale.
Peu dense (59 hab/km2), la région compte 8 départements, 3 831 communes dont 25 de plus de 10 000 habitants. En tête des agglomérations les plus peuplées : Dijon, Besançon, Montbéliard, Belfort et Chalon-sur-Saône. Viennent ensuite dix grands pôles urbains par ordre démographique décroissant : Le Creusot-Montceau, Nevers, Mâcon, Auxerre, Sens, Dole, Vesoul, Lons-le-Saunier, Pontarlier et Beaune. Au regard de la croissance démographique, les aires urbaines de Dijon, Besançon, Beaune, Mâcon, Pontarlier et Sens sont les plus dynamiques depuis 30 ans.
La périurbanisation autour des grands pôles urbains se renforce. A contrario, on observe un recul démographique dans les petites et moyennes aires, à l’exception notable de la bande frontalière avec la Suisse, du nord-ouest de la région sous l’influence du bassin parisien, ou encore de Mâcon proche de la métropole lyonnaise. En fait, plus on s’éloigne des grands pôles urbains, moins la dynamique démographique opère. A plus de 30 minutes par la route d’un grand pôle, les soldes naturels et migratoires sont négatifs dans la plupart des petites villes. Du fait d’un vieillissement de la population, les décès l’emportent sur les naissances, et les départs dépassent les arrivées de nouveaux habitants.
Enfin, la moitié des habitants a accès aux services et équipements de la vie courante en moins de 4 minutes grâce à un maillage important articulé autour des 131 bassins de vie régionaux. Mais moins les zones sont denses, plus ce temps d’accès augmente.
Un clivage démographique est-ouest
La faible dynamique démographique observée dans la région depuis plus de 20 ans recouvre, cependant, des réalités différentes selon les territoires. A l’instar de l’ensemble du territoire national, population et emploi sont en effet répartis de façon inégale dans la région. Ainsi, quatre grands ensembles se dessinent : l’axe Rhin-Rhône, la partie est, la grande partie ouest et le reste du territoire.
En termes démographiques, pour schématiser, la Bourgogne-Franche-Comté est scindée en deux à partir d’un axe Dijon-Mâcon. A l’est de celui-ci, le territoire est globalement plus dense, plus jeune et plus dynamique. A l’inverse, une grande partie de l’ouest de la région, très peu densément peuplée, est confrontée aux enjeux de l’« hyper-ruralité », caractérisée par l’éloignement et l’absence de centralités fortes.
La moitié des zones de la région gagne ainsi de la population, quand l’autre moitié en perd. Les zones de Morteau, Pontarlier, Louhans, Mâcon et Sens affichent, par exemple, une progression supérieure à la moyenne nationale. A l’opposé, les zones du Morvan, d’Autun, de Châtillon, de Cosne-Clamecy, de Nevers et du Creusot-Montceau se caractérisent par des diminutions significatives.
Un habitat plus accessible mais moins attractif
La région compte plus de 1,5 million de logements, avec le taux de vacance (9 %) le plus élevé des régions de France. Ce dernier est particulièrement significatif là où la démographie est peu dynamique : nord de la Haute-Saône, ouest de la Côte-d’Or, sud de l’Yonne, Nièvre et sud du Jura. La Nièvre présente même un taux de vacance de logements record (13 %) et se classe au 3e rang des départements français, derrière la Creuse et l’Allier.
Cependant, du fait – notamment – d’un coût de l’immobilier bien inférieur à la moyenne nationale, le taux de propriétaires est plus élevé qu’au niveau national (respectivement 62,8 % contre 57,8 %), en particulier dans les territoires ruraux. En Bourgogne-Franche-Comté, deux habitants sur trois résident en maison, soit 10 points de plus qu’au niveau national.
Parmi les ménages locataires, 15 % sont logés dans le parc locatif social. C’est dans les grandes villes que l’habitat social est le plus présent, sauf à Dijon et Pontarlier où il se situe dans la moyenne régionale. Dans la plupart des autres communes de plus de 10 000 habitants, la part de logements sociaux varie de 28 % de l’ensemble du parc de logements (Besançon, Dole) à 44 % (Montbéliard, Montceau-les-Mines, Chenôve).