Les schémas régionaux climat-air-énergie ont fixé des objectifs chiffrés de développement des énergies renouvelables par filières. Energies renouvelables : des filières à développer. En 2020, les énergies renouvelables devraient ainsi représenter 27 % des consommations finales d’énergie (23 % en Bourgogne et 32 % en Franche-Comté, contre 10,7 % observé en 2008-2009, avec alors 7,6 % en Bourgogne et 13,8 % en Franche-Comté).
Concernant spécifiquement la production d’électricité d’origine renouvelable en Bourgogne-Franche-Comté, celle-ci ne représente que 7,5 % de la consommation d’électricité (grâce essentiellement à l’hydroélectricité et à l’éolien), contre 18,6 % en France métropolitaine. Cependant le parc d’énergies renouvelables en Bourgogne-Franche-Comté poursuit son développement et dépasse les 1 100 mégawatts (MW) électriques, plaçant la région en 9e position en termes de capacités installées. En 2015, le parc d’énergies renouvelables progressait ainsi de 109 MW, soit près de 11 % en un an, un rythme nettement plus élevé qu’au niveau national (+ 4,9 %).
Eolien
Cette filière, mature et compétitive, se place au 2e rang national par rapport aux objectifs fixés pour 2020 soit 2 100 MW. Elle bénéficie d’une bonne dynamique avec 88 MW raccordés sur la seule année 2015. Elle représente un investissement global de plus de 2,5 milliards d’euros. Souvent méconnus, mal compris et en proie à des oppositions.les bénéfices territoriaux de l’éolien s’avèrent encore insuffisamment valorisé et appellent une stratégie d’appropriation locale et des financements par les acteurs locaux et les citoyens.
Fin 2016, on comptabilise près de 600 MW en service et en construction, soit un tiers des objectifs. A cela s’ajoutent les dossiers purgés de tout recours, soit plus de 40 % des objectifs atteints fin 2016.
Solaire photovoltaïque
La filière solaire photovoltaïque a pris son essor dans la seconde moitié des années 2000 (tarifs d’achat incitatifs, bulle spéculative, effets d’aubaine). Malgré la baisse des tarifs d’achat, le secteur des installations de petite et moyenne puissance n’a pas été pénalisé grâce à la baisse concomitante forte du coût des investissements.Cette filière a donc poursuivi son développement (particuliers et secteur agricole). Avec 15 MW raccordés, le parc solaire continue sa progression. Pour atteindre les objectifs de 2020 des efforts substantiels devront être effectués hors du cadre national mobilisant l’outil financier régional à l’étude.
Hydroélectricité
Mature, cette filière constitue un pilier important du bilan des énergies renouvelables. Son potentiel de développement est en grande partie déjà exploité grâce à de grands ouvrages (Vouglans, Vaufrey, La Prêtière). Mais les contextes territoriaux sont hétérogènes entre Les deux ex-régions. Le potentiel de développement concerne dorénavant la petite hydroélectricité et l’optimisation des ouvrages existants.
Valorisation énergétique des déchets
Les politiques de valorisation des déchets donnent la priorité aux filières de recyclage-réemploi et à la valorisation matière et organique. A terme, les quantités de déchets à traiter étant appelées à diminuer, leur valorisation énergétique n’est pas priorisée. Néanmoins,des installations (peu nombreuses et bien connues) de stockage des déchets non dangereux et d’incinération sont implantées sur le territoire. Elles ne valorisent pas en totalité le potentiel d’énergie récupérable (chaleur, électricité, injection de bio-méthane dans le réseau). Des dispositifs réglementaires et incitatifs favorisent une meilleure valorisation énergétique via l’ADEME notamment.
Electricité issue de la biomasse (bois)
Les dispositifs de soutien à ces projets relèvent de dispositifs nationaux (prix d’achat d’électricité garanti sur vingt ans qui échappent à la sphère régionale). Sur le territoire régional un projet important (quantités de chaleur et d’électricité considérables avec plusieurs centaines de GWh) aura un impact certain sur le bilan énergétique régional. Il s’agit notamment de la centrale de cogénération de Novillars (Doubs), adossée à la papeterie, visant 20 MW et dont le chantier a débuté le 5 décembre 2016.
Bois énergie
La région dispose d’une ressource forestière très importante, à dominante feuillue, assez bien répartie sur le territoire. Le bois énergie constitue la première des énergies renouvelables en région, notamment pour le chauffage individuel au bois, représentant 4/5e des consommations régionales. Le 1/5e restant est constitué des consommations des 800 chaufferies industrielles et collectives. La filière bois énergie répond à des besoins en matière de sylviculture, de valorisation des sous-produits de ses industries et de valorisation des bois en fin de vie. Ce secteur dynamique depuis le milieu des années 1990, marque le pas actuellement du fait notamment du bas prix des énergies fossiles. Aujourd’hui, 40 % des objectifs des deux SRCAE sont atteints.
Méthanisation
C’est une filière en développement. Les objectifs 2020 des deux schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) seront dépassés. La majorité du potentiel régional de méthanisation provient du monde agricole. Les difficultés conjoncturelles de ce secteur et notamment de l’élevage, compliquent les investissements. Car si la méthanisation peut consolider les revenus d’une exploitation, elle n’est pas la solution pour des exploitations fragiles. Par ailleurs, la méthanisation doit répondre à de nouveaux modèles agricoles basés sur l’agro-écologie. Enfin, des projets fondés sur des déchets du territoire (bio-déchets, boues d’épuration), portés par des agglomérations, constituent un potentiel encore peu exploité.
Géothermie
Le potentiel de géothermie profonde est inexistant en région, à l’exception du nord du département de l’Yonne. Les enjeux de développement de la géothermie, basse et très basse énergie, sont donc modestes. Cependant, certains outils existent (cartographie BRGM en Franche-Comté) et seront complétés par des cartographies sur certaines zones présentant des prérequis favorables en Bourgogne. L’intervention sera donc conduite dans une logique d’opportunités.
Solaire thermique
La filière solaire thermique rencontre des difficultés. Malgré une ressource solaire présente sur le territoire, un développement encourageant au début des années 2000 et des opérations exemplaires réalisées sur différentes typologies de bâtiments, cette filière souffre d’une compétitivité médiocre et nécessite une montée en compétences des professionnels (conception, installation et maintenance).