Engagement #9

Développer l’apprentissage

Le droit à la formation tout au long de la vie est une conquête sociale nouvelle, qui ne peut reposer que sur des mécanismes d’orientation solides
et diversifiés. »

En tête de peloton des régions françaises avec 18 603 apprentis au 1er janvier 2016 (soit le plus fort taux d’apprentis par rapport à une classe d’âge), la Bourgogne-Franche-Comté a réussi à endiguer, à la rentrée 2015, la baisse du nombre d’apprentis enregistrée dans le sillage de la grande crise de 2008.

Si les formations de niveaux V et IV restent prédominantes en région Bourgogne-Franche-Comté, celles de niveaux supérieurs (III à I) se développent depuis quelques années : brevets de techniciens supérieurs (BTS), diplômes universitaires technologiques (DUT), licences professionnelles, certains diplômes d’ingénieurs et quelques titres professionnels.

La région intervient sur le financement du fonctionnement des centres de formation d’apprentis (CFA) et soutient les apprentis grâce à des aides directes : transports, hébergement, restauration, premier équipement. La Franche-Comté a développé un fonds social des apprentis étendu à la Bourgogne dès fin 2015. Les employeurs sont soutenus par le biais d’aides légales : primes aux employeurs, aide au recrutement d‘un nouvel apprenti ou d’un apprenti supplémentaire.

La région réalise un effort financier particulier par l’intermédiaire d’une aide spécifique (aide régionale à la formation des maîtres d’apprentissage) déployée pour le moment sur le territoire bourguignon.

Ce sont au total 88 millions d’euros que la région consacre à l’apprentissage, dont 18 millions d’euros d’aides aux employeurs, et 70 millions d’euros consacrés au fonctionnement des 54 CFA, aux aides individuelles en faveur des apprentis et de leur famille, ainsi qu’à des actions de promotion de l’apprentissage.

En 2014, des évolutions importantes sont apparues dans le financement de l’apprentissage. L’enjeu : orienter une part croissante de la taxe d’apprentissage vers l’apprentissage lui-même et élargir les compétences des conseils régionaux. Le circuit de la collecte de la taxe d’apprentissage a été modifié au 1er janvier 2015.

La politique de l’apprentissage fait l’objet d’une concertation permanente avec le monde économique et les branches professionnelles. Ces dernières sont les principales interlocutrices de la région, en particulier à travers les organismes consulaires.

Accompagner chaque année 20 000 jeunes en apprentissage et étendre cette possibilité jusqu’à 30 ans

L’apprentissage allie un contrat de travail et une formation. Ce mode d’alternance permet de s’insérer durablement sur le marché du travail : 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi dans les 6 mois qui suivent la fin de leur formation. De plus, d’ici 15 ans, près de 550 000 chefs d’entreprises artisanales prendront leur retraite. Il existe donc des enjeux forts de reprise de ces activités et des perspectives d’emploi importantes. La région vise un objectif de 20 000 apprentis et une augmentation du nombre de contrats d’apprentissage dans le supérieur, où il existe de véritables marges de manœuvre.

Expérimenter l’apprentissage jusqu’à l’âge de 30 ans

La région Bourgogne-Franche-Comté a demandé et obtenu l’inscription dans la loi de cette possibilité. Elle est donc candidate pour expérimenter ce dispositif, qui tient compte de l’évolution de la société et de l’entrée de plus en plus tardive dans la vie active.

Valoriser les métiers et l’apprentissage comme formation alternative et comme outil de lutte contre le décrochage scolaire

L’apprentissage souffre encore d’une image négative. Pour le développer, la région doit informer, accompagner, mais aussi anticiper et proposer du sur-mesure. Ainsi, l’innovation et l’expérimentation dans les pratiques pédagogiques doivent être encouragées partout où c’est possible, pour faire de la lutte contre le décrochage scolaire la priorité des priorités.

L’entrée en apprentissage peut aussi s’apparenter à un parcours du combattant pour les jeunes, surtout lorsqu’il faut trouver un employeur. La région a un rôle à jouer pour favoriser la mise en place de missions de prospection et d’accompagnement des jeunes : animation d’un réseau pour l’essaimage des expériences de terrain qui ont permis d’adapter les horaires de formation aux horaires des entreprises, etc.

Valoriser l’apprentissage

Les campagnes de valorisation des métiers et de promotion de l’apprentissage, à l’image de ce qui a été fait en Franche-Comté sur la valorisation des métiers de l’industrie, seront multipliées et amplifiées pour démontrer que l’apprentissage constitue un véritable passeport pour l’emploi. Cet effort de pédagogie vise tous les publics concernés par l’apprentissage, qu’il s’agisse des jeunes, de leurs familles, de la communauté éducative ou encore des entreprises susceptibles de les recruter.

Ressource utile

3 contributions

vincent gonnet

J’ai débuté ma carrière comme mécanicien d’engins de TP, pour la finir comme ingénieur. Je suis proche de la retraite, et précisément je rage de ne pas pouvoir transmettre mon expérience. L’apprentissage, je l’ai pratiqué, j’ai formé des jeunes : C’est un lourd challenge, car lorsque votre employeur exige de vous des marges, des objectifs, des résultats, il vous faut sacrifier la rentabilité d’un tuteur pour l’apprentissage de ces gens. Donc, en tant que « Responsable », vous n’êtes jamais valorisé d’avoir fait entrer l’apprentissage au sein de l’entreprise, bien au contraire. Qui plus est, jamais un apprenti n’est resté : Une fois formé, vos concurrents, qui n’ont pas eu à en supporter les frais, vous le « piquent » sans que vous n’ayez aucun recours. Contrairement à l’Etat Français, qui lorsqu’il forme une infirmière, la garde impérativement trois ans… Avant de valider son diplôme ! Ensuite, comme évoqué par Mr."Bibu", l’apprentissage rends la part belle à l’éducation Nationale, pourtant le plus gros budget du Pays, qui n’est pas foutue de s’adapter au marché de l’emploi ! Alors ? Une fois encore nous payons deux fois, une pour le corps enseignant, l’autre pour pallier à ses carences. N’abandonnons pas l’apprentissage, mais exigeons déjà des résultats de la part des académies.

Bibu

Je tire mon chapeau à la région qui veut valoriser l'apprentissage, qui n'est pas réservé, rappelons-le, aux décrocheurs du système scolaire actuel. Pour les enseignants et l'académie, il n'y a que le bac qui compte alors qu'un jeune peut s'épanouir dans une filière qu'il aura choisie et porteuse d'emplois...et avec un déclic, un jeune décrocheur peut même avoir l'équivalent d'un Bac, bac +2 en étant apprenti...tout comme les autres.

Brigitte BAIN

favoriser la transmission des savoir-faire, revaloriser et développer des métiers manuels et d’art, encourager les activités régionales qui témoignent de la richesse du patrimoine

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